La Suisse est officiellement indemne de rage terrestre depuis 1999 grâce à la vaccination orale des renards, ce qui signifie que depuis cette date plus aucun animal sauvage terrestre infecté par la rage n’a été observé. Les pays voisins de la Suisse sont également indemnes de rage. Néanmoins dans certaines situation la question de la vaccination se pose.
Réservoir pour la rage en Europe
Les réservoirs pour la rage en Europe sont les carnassiers terrestres : renard roux, chien et indépendamment, les chauves-souris.
Parmi les 78 000 cas de rage observés au cours des 10 dernières années chez les renards ( rage sylvatique) et environ 100 cas humains, la plupart ont été enregistrés en Europe de l’Est et en Russie.
C’est la rage canine répandue dans toute l’Asie, l’Afrique, certaines régions d’Amérique latine et au Moyen Orient qui est responsable de la plupart des cas de rage chez l’être humain.
La rage des chauve souris est elle endémique dans le monde entier.
La rage : la maladie
Agent infectieux en cause
L’agent infectieux de la rage est un virus neurotrope du genre lyssavirus.
Transmission du virus de la rage
Le virus se trouve dans la salive des animaux infectés.
La transmission du virus se fait par morsure, griffures et contact de la salive avec une peau lésée.
Incubation de la rage
L’incubation pour la rage est de 2 à 3 mois en général, mais elle peut varier de 5 jours à plusieurs années.
L’incubation dépend :
- de l’innervation au point d’inoculation,
- de la quantité de salive inoculée,
- de la gravité de la blessure.
L‘incubation correspond à la phase où le virus est en dehors du système nerveux, échappe au système immunitaire, puis il atteint via une jonction neuro musculaire le système nerveux périphérique, il est alors transporté vers le système nerveux central, touche l’ensemble du système nerveux, entraînant une encéphalomyélite.
Symptômes de la rage
Au début la rage se présente sous la forme d’un syndrome viral non spécifique : frissons, myalgie, fatigue, maux de tête, paresthésies au point de morsure ( signe d’orientation précoce).
Cet état peut évoluer vers un état d‘agitation, spasmes pharyngés, puis paralysies, autres symptômes de défaillance du système nerveux central, coma, décès ou dommages irréversibles des centres respiratoires et circulatoires.
Diagnostic de la rage
Le diagnostic clinique est difficile.
Le virus peut être mis en évidence par une biopsie cutanée prélevée à la base des cheveux au niveau de la nuque, dans le Liquide céphalo-rachidien ou dans la salive.
Chez une personne non vaccinée, la mise en évidence d’anticorps dans le sérum ou le liquide céphalo-rachidien permet également de poser le diagnostic.Rage : indication de prophylaxie pré-exposition = vaccination préventive
La vaccination préventive est recommandée :
- chez les voyageurs
- pour des séjours de plus de 3 mois si la région est à prévalence faible à modérée
- pour les séjours de plus de 4 semaines en cas de région à prévalence élevée ;
- chez les personnes qui ont un risque accru d’exposition dans le cadre de leur activité professionnelle :
- contact avec des animaux potentiellement infectés : chauve-souris, animaux domestiques importés ou de provenance inconnue
- contact avec le virus de la rage dans les laboratoires ( diagnostic de rage, fabrication de vaccins antirabiques),
- vétérinaires, étudiants vétérinaires, assistants vétérinaires,
- autres personnes exposées: personnes qui soignent des animaux, marchands d’animaux, personnel engagé dans la lutte contre les épizooties;
- scientifiques effectuant des recherches sur les chiroptères, protecteurs ou amateurs de chauves-souris et autres personnes ayant plus d’un contact physique par année avec les chauves-souris ;
Vaccination en pré-exposition
Pour la vaccination en pré-exposition, il faut réaliser 3 doses aux temps 0,7 et 21 ou 28 jours.
(un schéma raccourci accéléré est possible chez les voyageurs : 0,3 et 7 jours, mais ce schéma n’est théoriquement pas autorisé)
Un rappel doit être réalisé au plus tôt après 12 mois.
Un contrôle sérologique à effectuer 14 jours après le rappel fournit des indications sur le rythme des vaccinations ultérieures
En cas d’exposition, une vaccination post-expositionnelle est toujours nécessaire
Il n’existe aucun traitement spécifique contre la rage, la prophylaxie post-expositionnelle, PPE, au moyen d’une vaccination passive ou active est donc la seule solution.[/highlight
La vaccination en préventif est efficace mais ne confère pas une protection complète, par conséquent une vaccination post-expositionnelle est toujours nécessaire en cas d’exposition. Mais elle est plus simple que chez les personnes non ou partiellement vaccinées.
Il faut toujours envisager la rage et faire une prophylaxie en conséquence en cas de contact avec les chauves-souris car une morsure peut passer inaperçue.
Après une morsure par un chien ou un chat, la vaccination est indiquée
- uniquement si l’animal provient d’une région où la rage terrestre est présente
- ou lorsque le propriétaire est inconnu ( l’animal n’est pas disponible pour une période d’observation de 10 jours),
- ou si l’animal est manifestement malade
Vaccination post-expositionnelle chez une personne qui a reçu une vaccination pré-expositionnelle
La primovaccination assure une protection fiable devant être complétée après une exposition reconnue par :
- 2 doses supplémentaires à 0 et 3 jours doivent être effectuées dans tous les cas, suivie d’un contrôle sérologique à 14 jours ;
- administrer d’éventuelles doses ultérieures hebdomadaires jusqu’à l’obtention d’un taux d’anticorps ≥0.5 UI/ml
Vaccination post-expositionnelle contre la rage chez une personne non vaccinée au préalable
- Traitement des plaies : la plaie doit être nettoyée à l’eau et au savon, et desinfectée avec une solution de povidone iodée.
- Administration d’immunoglobulines antirabiques (Ig)
- Vaccination aux temps 0, 3, 7, 14 jours.
- Contrôle du taux d’anticorps au jour 21 (et doses supplémentaires si le taux protecteur n’est pas atteint).
Vaccins contre la rage autorisés en Suisse
- Vaccin rabique Merieux
- Rabipur ( contre-indiqué si allergie aux protéines aviaires).
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